Que nous soyons photographe animalier, portraitiste, reporter, photographe de plateau ou photographe de sports, nous sommes tous des chasseurs. Nous chassons l'instant, l'éphémère, le scoop, la lumière, les ombres, le sujet rare, le mouvement, l'ambiance, l'atmosphère, les couleurs, les formes, les lignes, les regards, les rires, les larmes, les émotions, l'exploit. Nous transformons parfois le réel en irréel, en image abstraite ou terriblement concrète. Mais quelle que soit notre spécialité ou notre passion, nous sommes tous des chasseurs, consciemment ou non. Notre approche est souvent la même, comparable à celle des grands prédateurs. Nous regardons tout autour de nous, puis nous décelons une présence, un mouvement, une forme. Alors notre regard et notre corps se figent, nous sommes connectés à notre sujet. Nous ne sommes plus simples spectateurs, nous devenons observateurs. En général, tout va très vite dans notre esprit. Le sujet, la distance qui nous sépare de lui, la lumière qui l'entoure, l'intérêt de déclencher. Nous nous faisons discrets, presque invisibles afin de ne pas perturber le spectacle qui s'offre à nous, car ce qui nous importe c'est le résultat, l'émotion que procurera cet instantané figé à tout jamais." (Patrick Blin, "Sur la terre des Loups", 2012).